Sites éternels ouverts au public
Jusqu’au 14 décembre, l’exposition au Complexe culturel Bouregreg Un voyage au coeur des sites du patrimoine universel Un espace commun où règne le respect de l’autre, la tolérance et la coexistence.
«Nous assistons avec autant de tristesse que d’amertume à une instrumentalisation des
spiritualités qui nous fait courir le risque d’un recul de la civilisation et d’une régression
collective. Nous nous trouvons en présence d’une menace de destruction du patrimoine
mondial et d’une horrible agression contre l’humanité, contre ses valeurs et contre sa
mémoire», a souligné Bahija Simou, entourée de Said Zarrou, DG de l’agence Bouregreg et
Mohamed Laârej, ministre de la culture et de la communication (Ph. Bziouat)
Bahija Simou, directrice des archives royales, sort de l’ombre. Elle organise, en collaboration avec le Musée du Louvre et le Grand palais de Paris, une exposition sur les «sites éternels, de Bâmiyan à Palmyre» du 30 octobre au 14 décembre au Complexe culturel du Bouregreg, à Salé. Il s’agit d’un voyage au coeur des sites du patrimoine universel, d’oeuvres déjà exposées au Grand palais à Paris l’année dernière. Cette exposition évoque quatre sites: Khorsabad, Palmyre, la grande mosquée des Omeyyades de Damas et le Krak des chevaliers. Dans cette édition marocaine, Bahija Simou, commissaire général de l’expo, a jugé utile de l’enrichir par des oeuvres marocaines qui proviennent de Nkhila, Banassa, Volubilis, Chellah et la mosquée Al Quaraouiyne.
Une occasion d’appréhender «le métissage culturel entre les civilisations chrétienne et musulmane et l’étendue de leurs influences», dit‐elle. Cette exposition retrace les attaques contre le patrimoine universel comme l’a fait
Daech contre Palmyre. «Nous assistons avec autant de tristesse que d’amertume à une instrumentalisation des spiritualités qui nous fait courir le risque d’un recul de la civilisation et d’une régression collective. Nous nous trouvons en présence d’une menace de destruction du patrimoine mondial et d’une horrible agression
contre l’humanité, contre ses valeurs et contre sa mémoire», a souligné Bahija Simou lors d’un point de presse au lendemain de l’ouverture officielle.
Pour la directrice des archives royales, face à cette conjoncture et dans le respect des cultures de tous, «SM le Roi ne cesse d’appeler et d’adhérer à la réalisation d’un ou de plusieurs espaces communs où règnent le respect de l’autre, la fraternité, la tolérance et la coexistence». Un aspect de la vision royale est résumé ainsi: «viser la protection du patrimoine universel revient à poser les jalons de la construction d’une paix durable». D’ailleurs, le Maroc adhère aux objectifs de l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones de conflit (Aliph) dont Bahija Simou est membre. Reste que le Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain a plané sur cette rencontre. Une telle manifestation s’y prête mieux dans ce site situé au coeur
de la capitale. Cependant, dès sa nomination en tant que commissaire général de l’exposition, son premier interlocuteur a été le président de la Fondation nationale des musées, Mehdi Qotbi, indique‐t‐elle. Seulement, cela n’a pas été possible en raison du programme chargé du Musée sur toute l’année.
«Je respecte son point de vue d’autant que le Musée Mohammed VI est dédié à l’art moderne. La Direction des archives royales est axée sur l’histoire et la mémoire marocaine», a ajouté Bahija Simou. A quelque chose malheur est bon. Car, Said Zarrou, DG de l’Agence d’aménagement de Bouregreg, a accueilli cette exposition. «Avec le Musée du Louvre, nous avons créé dans cet espace les conditions muséologiques», selon elle.
En tout cas, le résultat est là: la ville a gagné un nouveau site d’exposition, qui répond aux standards internationaux. Aujourd’hui, le Complexe culturel du Bouregreg à Salé, est «un plus pour la région de Rabat qui se dote d’une salle supplémentaire pour les expositions temporelles».
Bouregreg culture
En matière culturelle, l’Agence d’aménagement de Bouregreg n’est pas à son premier coup d’essai. «Ce n’est pas aujourd’hui que nous avons commencé à réfléchir à la culture. L’Agence est en train de réaliser depuis 2014 le Grand Théâtre de Rabat. Une partie de son siège devient une salle d’exposition de très haut niveau, qui est en mesure de recevoir des expositions à l’échelle nationale et internationale», souligne son DG, Said Zarrou, qui fait valoir sa filiale Bouregreg culture. Cette dernière vise à construire des édifices culturels dans la vallée. Cela ne suffit pas, car la question de la gestion est aussi importante. A ce titre, l’Agence sera accompagnée par l’expertise internationale non seulement pour le Grand théâtre de Rabat, mais aussi pour le musée et le complexe qui abrite l’exposition des Sites éternels. Outre le musée d’archéologie et des sciences de la terre, d’autres sites seront construits sur la grande place, connue sous le nom générique de la séquence 2 du plan d’aménagement de la vallée.